Fracture 2.0

Le web 2.0, c'est la victoire du contenant sur le contenu.

C'est la victoire du media sur la pensée.

C'est la victoire de la "logique d'écho" (ou du téléphone arabe, mais sans le côté imprévisible, dadaïste, oulipien de la version originale)

C'est la démonstration d'évidence que donner un porte-voix à chaque individu conduit invariablement et inévitablement à une totale cacophonie.

Certes.

Mais c'est aussi, et de façon particulièrement perverse, un facteur d'aggravation de la fameuse fracture numérique : ceux qui ont le pouvoir de publier publient. Ce faisant, ils investissent le discours public (et exercent donc le pouvoir), le démultiplient. Au final, ils "existent" d'autant plus qu'ils ont les moyens technologiques de s'exprimer, renvoyant bien involontairement dans l'ombre tous les sans-voix, les exclus du monde digital.

Et ne venez pas me parler de l'épiphénomène "buzz" MAHIR, le gentil stanbouliote devenu une star planétaire ami de Bowie et de Julia Roberts et qui est depuis retombé dans un oubli assez pathétique : sur sa page, il est écrit que Mahir visite "2 ou3 pays par an"...C'est plus que moi !

Nous sommes bien, lui et moi, du même côté de la "fracture"...

Bonne nuit, et bonne chance.