jeudi, octobre 26, 2006

L'exaspération comme posture sociale

Je viens de lire dans 20 minutes que les arbitres de football refusaient à compter d'aujourd'hui de serrer la main des entraîneurs, sous prétexte que certains d'entre eux se sont plaint un peu violemment ces derniers temps.

Cette news va pour moi au delà de l'anecdotique : elle reflète une posture sociale malheureusement de plus en plus courante, celle de l'exaspération immédiate : on ne dialogue plus, on ne transige pas, on ne négocie jamais.

Cete attitude, je la ressens tous les jours tant dans la vie de l'entreprise que dans certaines prises de positions politiques à l'emporte-pièces - et les contre-actions violentes qu'elles suscitent, les rapports policiers / jeunes des cités, ou simplement les incivilités urbaines que nous subissons tou(te)s.

Aurions-nous perdu le sens - et au delà, le goût - de la négociation ? de cet art subtil du dialogue orienté, de ce plaisir très intellectuel de la recherche d'une solution concertée ?

Que sont devenus les médiateurs, encore très à la mode dans les medias il n'y a pas si longtemps....?

J'ai un ami très proche dont le père, immigré juif Egyptien, a fait fortune. Cet homme, pour lequel j'ai le plus profond respect, m'expliquait un jour que la négociation ne consistait évidemment pas à obtenir ce que l'on voulait à l'origine, en y mettant simplement un peu plus "les formes", mais qu'il fallait accepter dès lors qu'on s'assoit à la table de perdre quelque chose, d'obtenir moins que prévu. Que c'était pour ainsi dire l'axiome de base...mais aussi que la satisfaction issue de l'entente, lorsqu'elle est réele, des deux parties, compense largement sur le long terme le désagrément découlant de toute concession.

Dans cette radicalisation des rapports sociaux que nous vivons, peut-être faut-il voir la marque d'une société pour laquelle l'avenir est forcément effrayant, le long terme est synonyme d'insécurité, et pour laquelle seul ce qui s'obtient tout de suite est valable.

Bonne nuit, et bonne chance

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